5 juin 2006
BIOCARBURANTS
Produits écologiques |
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Biocarburant à Villeneuve sur Lot : bilan positif pour l’huile pressée à froid | |||||||||||||||||||||||||
100 % d’huile végétale pure en 2007 ? En 6 mois, les 10 camions bennes prototypes – des modèles Renault – ont parcouru chacun entre 1 000 et 13 000 km. Avec des conducteurs, des charges, sur des reliefs et tissus routiers différents. Cette phase d’observation, menée sans aucune modification des moteurs, se poursuit aujourd'hui avec le passage à un carburant 100% HVP. "Nous avons commandé les kits de préchauffage pour équiper les camions, afin de monter l'huile à bonne température pour démarrer," précise Olivier Dourthe. "Il faut prévoir 2 jours d’installation par véhicule à modifier. D’ici début juin, 2 ou 3 poids lourds seront prêts à rouler." Après ce nouvel essai de 6 mois, selon ses résultats, le recours à l’HVP sera étendu en janvier 2007 à la quarantaine de véhicules de la CCV. Adoptée à l’unanimité des 42 élus du CCV mi-octobre 2005 et menée avec le soutien technique de l’Institut Français des Huiles Végétales Pures (IFHVP), la décision de la CCV répond à plusieurs logiques. "Notre réflexion sur le biocarburant a débuté en janvier 2005, à la demande de Jérôme Cahuzac, le président de la collectivité," explique Olivier Dourthe. Motifs : la pollution, bien sûr, et l’augmentation constante du prix du gazole. "Nous avons connu le gazole jusqu'à 1,14 euro du litre. Ramené au tarif d’achat de 0,79 euro de l'HVP, cela permet 60 000 euros d'économie par an." Un écocarburant de proximité Olivier Dourthe pointe un autre avantage de ce carburant propre : celui d’être produit localement. "Des départements comme le nôtre connaissent la désertification rurale, avec 16 000 ha de jachères. Nous proposons aux agriculteurs de travailler à un projet de carburant écologique, à base de tournesol, une culture qui nécessite très peu d’eau et de traitement chimique. Avec 3 kilos de graines, on obtient 1 litre d'huile et 2 kilos de tourteau naturel, avec lequel on peut nourrir le bétail. Et l’investissement est minime, 14 000 euros pour notre producteur, dû à l’achat de la presse." L’approvisionnement est également raccourci. Triturée, décantée et filtrée à 9 km du CCV, l’huile végétale pure est ensuite entreposée dans une cuve reliée à la pompe. "Le process est particulièrement simple. Artisanale et moderne, cette filière réconcilie le monde rural et urbain. 80 collectivités locales sont venues nous rencontrer au sujet de notre démarche et de sa mise en oeuvre." En sus des démêlés juridiques suscités par l’expérience (voir l'encadré), le suivi par les constructeurs des véhicules modifiés est un enjeu pour les années à venir. En janvier 2006, un communiqué du Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA) a rappelé son opposition à l'utilisation des HVP dans les moteurs diesel. Mais "si l'Etat développe le biocarburant, il faudra que les constructeurs puissent garantir les moteurs," constate Olivier Dourthe. "Si aujourd'hui nous avons des poids lourds à commander, il va être difficile d'obtenir des modèles garantis roulant à l'HVP. Nous allons devoir faire des appels d'offres européens." En Allemagne par exemple, où ce biocarburant est licite et disponible dans plusieurs dizaines de stations services. Maxence Layet |
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